Le plan hollywoodien de Fritz Lang pour que Bertolt Brecht échappe aux nazis. Sur la réédition des Bourreaux meurent aussi de Fritz Lang, scénario de Bertolt Brecht.
Dès juin 1942, Lang engage Brecht pour travailler sur le synopsis des Bourreaux meurent aussi (Hangmen Also Die !). Le point de départ est l’assassinat perpétré quelques semaines avant de Reinhard Heydrich, vice-gouverneur du Reich par la résistance tchécoslovaque. Des divergences de vue entre Lang et Brecht apparaissent, même si cela n’entache pas leur amitié et le profond respect qu’ils se vouent. Lang veut faire un film grand public d’une heure et demie pour mobiliser l’opinion américaine, construit selon les principes du genre dramatique aristotélicien, prisé à Hollywood : l’histoire d’amour d’une jeune fille et son fiancé dans une Tchécoslovaquie occupée. Brecht, lui, ne l’entend pas de cette oreille et écrit un film politique de plus de trois heures, selon les principes de son théâtre épique : on passe d’une histoire à une autre (la destinée de l’assassin, des otages, de la fille de l’otage, du traître), les nombreuses scènes du peuple sont des appels à la résistance. Fritz Lang n’engagera pas moins de deux autres scénaristes pour travailler avec Brecht, afin de remettre le scénario dans le droit chemin d’Hollywood !
Depuis le 20 mars se tient le festival Théâtres au cinéma, consacré à l’œuvre des réalisateurs Marco Bellocchio et du plus rare Carmelo Bene. Un pari audacieux pour le Magic Cinéma, coincé entre le McDo et le parking du Centre commercial de Bobigny 2 (93). Doctorante au Centre de recherche sur l’histoire du théâtre (Paris IV, Sorbonne), Flore Garcin-Marrou a passé le week-end là-bas et nous livre son avis d’experte sur Carmelo Bene.